
Le ciel de Kheran brûle
Dans l’obscurité trouble d’une atmosphère en agonie, une lumière discrète scintille — lointaine, froide, presque belle. C’est la supernova de Tycho Brahe, visible aussi depuis la Terre, à des dizaines d’années-lumière d’ici. Là-bas, elle suscite curiosité, émerveillement, calculs et récits.
Ici, elle n’est qu’un point.
Au zénith, une autre lumière déchire le ciel : Mrityu-tara, l’étoile de la mort. Une explosion si proche que la lumière et les radiations frappent en même temps. Le sol se fissure, les pluies acides rongent les forêts, les vents empoisonnent l’air. La vie, ancienne, fragile, s’éteint.
Deux supernovas. La même nuit dans deux ciels. L’une contemplée, l’autre subie.
Et si le paradoxe de Fermi ne venait pas du silence des civilisations, mais de l’univers lui-même ? Et si l’intelligence, à peine née, pouvait être balayée — non par ses propres erreurs, mais par la fin brutale d’une étoile voisine ?
Chapitre XIV